statistiques cyberharcèlement

*Cette liste de statistiques sur le cyberharcèlement de 2018 à 2024 est régulièrement mise à jour avec les dernières données, chiffres et tendances.

Pour les jeunes de France, accéder à Internet est essentiel pour profiter d’avantages sur le plan pédagogique comme social. Malheureusement, ces atouts sont contrebalancés par des dangers potentiels.

Même s’il permet d’améliorer la communication et de démocratiser l’accès à l’information, Internet permet aussi aux criminels et aux harceleurs de se cacher derrière le masque de l’anonymat. Cette situation engendre une multitude de nouveaux risques pour les enfants français – mais également pour les adultes.

Internet ne représente pas seulement une menace pour les adolescents qui pourraient être victimes de cyberharcèlement, c’est aussi l’occasion pour les enfants de se livrer eux-mêmes à des comportements répréhensibles en ligne, comme troller ou cyberharceler. Le cyberharcèlement est donc un sujet que tous les parents et responsables de famille français devraient connaître.

Dans le monde entier, écoles, gouvernements et ONG tentent de sensibiliser le grand public aux problèmes de cyberharcèlement et de harcèlement en ligne. Cependant, les statistiques sur le cyberharcèlement citées dans cet article montrent que le phénomène s’amplifie. En effet, de récentes études ont révélé que les risques liés au cyberharcèlement ont augmenté au cours de la pandémie…

Le cyberharcèlement dans le monde

Nous avons analysé les résultats d’une enquête internationale réalisée par Ipsos auprès d’adultes de 28 pays, dont la France. Au total, 20 793 personnes ont été interrogées entre le 23 mars et le 6 avril 2018, âgées de 18 à 64 ans aux États-Unis et au Canada, et de 16 à 64 ans dans tous les autres pays (France incluse). Elle révèle qu’un nombre croissant de parents ont des enfants qui ont été victimes d’une forme ou d’une autre de cyberharcèlement.

Selon l’enquête Ipsos, les moyennes mondiales indiquent qu’environ 70 % des personnes sont sensibilisées au cyberharcèlement. Et près de la moitié des pays interrogés présentent un taux de sensibilisation au cyberharcèlement de 84 % ou plus. En France, cette moyenne n’est que de 50 %. La France occupe ainsi l’avant-dernière place mondiale en matière de sensibilisation au cyberharcèlement.

Dans le même temps, en Inde, les parents sont proportionnellement parmi les plus nombreux à se dire convaincus que leurs enfants ont été cyberharcelés au moins une fois, un chiffre en constante augmentation entre 2011 et 2018.

En Europe et sur le continent américain, il semble également que de plus en plus de parents prennent conscience des expériences négatives en lien avec le cyberharcèlement ou que leurs enfants subissent de plus en plus ce genre d’attaques en ligne.

Pourcentage de parents qui déclarent que leur enfant a été victime de cyberharcèlement. Résultats de l'Enquête 2011-2018
Country201820162011
India373232
Brazil291920
United States263415
Belgium251312
South Africa262510
Malaysia23----
Sweden232014
Canada201718
Turkey20145
Saudi Arabia191718
Australia192013
Mexico18208
Great Britain181511
China172011
Serbia16----
Germany1497
Argentina14109
Peru1413--
South Korea1398
Italy12113
Poland121812
Romania11----
Hungary10117
Spain9105
France975
Chile8----
Japan577
Russia195

Perspectives mondiales sur le cyberharcèlement

Ce tableau présente des perspectives supplémentaires et offre un aperçu des faits de cyberharcèlement à l’échelle mondiale, notamment :

  • Pourcentage de répondants sensibilisés au cyberharcèlement en tant que concept.
  • Nombre de pays sondés où il existe des lois spécifiques contre le harcèlement.
  • Personnes interrogées qui pensent que les lois actuelles sont suffisantes pour traiter les cas de cyberharcèlement.

Données factuelles et statistiques sur le cyberharcèlement pour la période 2018-2024

 

1. En 2019, 60 % des parents d’enfants âgés de 14 à 18 ans déclaraient qu’ils étaient victimes de harcèlement.

Les parents sont plus nombreux que jamais à signaler que leurs enfants sont victimes de harcèlement, que ce soit à l’école ou en ligne. Comparitech a mené une enquête auprès de plus de 1 000 parents d’enfants de 5 ans et plus.

Nous avons constaté que :

  • 47,7 % des parents d’enfants âgés de 6 à 10 ans ont déclaré que leurs enfants étaient victimes de harcèlement
  • 56,4 % des parents d’enfants âgés de 11 à 13 ans ont déclaré que leurs enfants étaient victimes de harcèlement
  • 59,9 % des parents d’enfants âgés de 14 à 18 ans ont déclaré que leurs enfants étaient victimes de harcèlement
  • 54,3 % des parents d’enfants âgés de 19 ans et plus ont déclaré que leurs enfants étaient victimes de harcèlement

Bullying statistics infographic

2. 19,2% des actes de harcèlement sont perpétrés sur les réseaux sociaux.

Même si la grande majorité des parents ont indiqué que le harcèlement se produisait à l’école, 19,2 % ont déclaré que celui-ci s’était déroulé en ligne sur des sites et applications de réseaux sociaux. Par ailleurs, 11 % ont indiqué que ce harcèlement s’était produit par texto, tandis que 7,9 % ont cité les jeux vidéo. Dans le même temps, 6,8 % ont déclaré que le harcèlement s’était produit sur des sites Web autres que les réseaux sociaux, tandis que 3,3 % ont indiqué que le harcèlement était intervenu par e-mail.

Certains parents ont même été témoins d’événements de cyberharcèlement, 10,5 % d’entre eux ayant indiqué avoir eux-mêmes observé des faits de cyberharcèlement.

3. La pandémie et les confinements ont directement contribué à l’augmentation du cyberharcèlement

Une étude réalisée par des universitaires travaillant dans les universités de Floride et de Denver a révélé que la pandémie a eu un effet notable sur le cyberharcèlement sur Twitter. Selon cette étude, l’analyse de 454 046 tweets librement accessibles, en lien avec le cyberharcèlement, a révélé une corrélation directe entre la pandémie et les incidents de cyberharcèlement.

Selon une autre étude réalisée par L1GHT, une entreprise spécialisée dans l’IA conçue pour détecter et filtrer les contenus toxiques afin de protéger les enfants, la toxicité et le cyberharcèlement en ligne sur les sites de réseaux sociaux et les applications de vidéoconférence a augmenté jusqu’à 70 % (pdf) suite à la pandémie. Les chiffres montrent notamment une augmentation de 200 % des contenus xénophobes et du harcèlement à l’encontre des Asiatiques.

L’étude a également révélé une augmentation des discours de haine chez les enfants et les adolescents, en corrélation directe avec une augmentation des infections au COVID-19 dans la population générale.

Selon Verywell, cette augmentation est en partie due au temps de loisir supplémentaire et à la présence en ligne des enfants, celle-ci étant directement liée à la fermeture des écoles et à l’enseignement en distanciel. Statista indique que les enfants ont passé environ 20 % de temps en plus sur les réseaux sociaux après le début de la pandémie.

Des facteurs psychologiques, notamment des comportements d’instinct de conservation et d’autodéfense, ont également été cités (par Verywell) comme causes possibles de l’augmentation soudaine du cyberharcèlement et de la violence en ligne pendant la pandémie.

4. La plupart des parents réagissent de manière proactive suite au cyberharcèlement dont été victimes leurs enfants

Les parents peuvent réagir de manières différentes au cyberharcèlement que subissent leurs enfants, mais il semble que la réponse la plus courante soit d’évoquer la sécurité en ligne.

Comparitech a constaté que 59,4 % des parents ont parlé à leurs enfants de la sécurité sur Internet et des bonnes pratiques à mettre en place après un cyberharcèlement. Les parents devront peut-être prendre davantage de mesures pour intervenir, car seuls 43,4 % d’entre eux ont indiqué avoir modifié le contrôle parental pour bloquer les harceleurs, 33 % seulement ont imposé de nouvelles règles d’utilisation des nouvelles technologies et seuls 40,6 % ont conservé des preuves afin de les transmettre aux enquêteurs.

Très peu de parents (seulement 34,9 %) ont informé l’école de leur enfant du cyberharcèlement. Un petit nombre d’entre eux (10,4 %) ont choisi l’option radicale d’interdire complètement l’accès aux écrans à leur enfant.

5. La plupart des adolescents ont déjà été victimes de cyberharcèlement d’une manière ou d’une autre.

Une étude de 2018 réalisée par Pew Research a révélé que la majorité des adolescents (59 %) ont été victimes de cyberharcèlement, sous une forme ou une autre. Une étude plus complète publiée en 2021 montre que ce phénomène n’est pas propre aux adolescents, puisque 40 % des Américains de moins de 30 ans ont été victimes de harcèlement en ligne. 50 % d’entre eux ont indiqué que des raisons politiques étaient à l’origine de l’incident.

Parmi les types de cyberharcèlement les plus courants :

  • Insultes (31 %)
  • Humiliation intentionnelle (26 %)
  • Menaces physiques (14 %)
  • Traque furtive ou stalking (11 %)
  • Harcèlement sexuel (11 %)
  • Harcèlement répété (11 %)
cyberbullying research study
Source: PEW Research Center

De plus, une étude de 2021 du Centre de Recherche sur le Cyberharcèlement a révélé que 22,6 % des jeunes de 12 à 17 ans aux États-Unis avaient été victimes de cyberharcèlement au cours des 30 derniers jours. Toutefois, il pourrait s’agir d’un chiffre grandement sous-estimé, puisqu’une étude menée pendant dix ans par la Florida Atlantic University auprès de 20 000 collégiens et lycéens a révélé que cette situation se produisant dans 70 % des cas.

6. Les déclarations spontanées donnent des résultats mitigés

Selon le Centre de Recherche sur le Cyberharcèlement, qui recueille des données depuis 2007, en moyenne 27,8 % des adolescents déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement.

Les différences dans le nombre de victimes rapportées entre le Pew Research Center et le Centre de Recherche sur le Cyberharcèlement sont criantes, mais présentent un problème propre aux informations déclarées par les victimes de cyberharcèlement. Compte tenu de la difficulté à recueillir des données et des incohérences dans la manière dont les personnes interrogées répondent aux questions (ainsi qu’en raison des différences dans la formulation et le format des questions posées), il est difficile de déterminer le nombre exact de jeunes adultes qui ont été victimes de cyberharcèlement à un moment donné de leur vie.

Le problème pourrait en réalité être plus ou moins grave que ce que déclarent l’un ou l’autre des centres de recherche.

7. Les données de Google Trends révèlent une augmentation des phénomènes de cyberharcèlement

Les données de Google Trends indiquent que le cyberharcèlement fait l’objet d’une attention sans précédent. Le volume des recherches mondiales sur le terme « cyberharcèlement » a été multiplié par trois depuis 2004 :

On constate que le nombre de requêtes adressées depuis le Royaume-Uni connaît un pic récurrent en octobre, au moment des vacances scolaires. Cependant, on observe également une baisse pendant la période des grandes vacances, probablement parce que les harceleurs sont occupés autrement.

Bien que cette tendance se soit poursuivie pendant plusieurs années, on a constaté une réduction notable des recherches pour le terme « cyberharcèlement » à l’automne 2020. Ce chiffre pourrait être dû au grand nombre de bouleversements vécus par les étudiants suite à la pandémie de COVID-19 et aux cours en distanciel, mais il est difficile d’en être certain sans données complémentaires.

En France, les recherches liées au cyberharcèlement ont connu un pic inattendu en août 2022. Comme vous pouvez le constater, ce chiffre a également augmenté régulièrement au cours du premier et du second semestre 2021. Ces données révèlent une inquiétude croissante concernant le cyberharcèlement en France.

Trafic de recherche sur la cyberintimidation

8. Le cyberharcèlement pourrait contribuer à l’augmentation des suicides chez les jeunes

Le taux de suicide chez les adolescents a connu une hausse alarmante au cours de la dernière décennie. Le Centre national des statistiques de la santé (NCHS – National Center for Health Statistics) a constaté qu’en 2019, le suicide était la deuxième cause de décès parmi les résidents américains âgés de 10 à 34 ans.

youth suicide rates US 19
Source: NCHS Fiche de Données No 398

Bien que le rapport du NCHS, publié en février 2021, n’évoque aucune raison justifiant l’augmentation des suicides, le cyberharcèlement pourrait effectivement faire partie de l’équation.

Une étude de 2022 produite par le Lifespan Brain Institute a conclu que le fait d’être victime de cyberharcèlement est associé à un risque accru de pensées suicidaires, ce qui n’est pas le cas pour les responsables.

Cette observation fait écho à une étude de 2018 qui a révélé que les jeunes adultes de moins de 25 ans victimes de cyberharcèlement étaient deux fois plus susceptibles de se suicider ou de s’automutiler.

De plus, des recherches présentées lors de la réunion 2017 des Pediatric Academic Societies ont révélé que le nombre d’enfants admis dans les hôpitaux pour tentative de suicide ou pour avoir exprimé des pensées suicidaires a doublé entre 2008 et 2015. La majeure partie de cette hausse est liée à une augmentation du cyberharcèlement.

De plus en plus de suicides d’adolescents sont également attribués d’une manière ou d’une autre au cyberharcèlement. Notons également que les jeunes hommes sont davantage susceptibles de se suicider que les jeunes femmes, bien que les suicides d’adolescents dans leur ensemble ont augmenté entre 2000 et 2017.

9. Les liens surprenants entre harcèlement et usurpation d’identité

Il semble que le harcèlement ait des effets au-delà de l’automutilation. Javelin Research constate que les enfants victimes de harcèlement sont également 9 fois plus susceptibles d’être victimes d’une usurpation d’identité.

cyberbullying Statistics Javelin
Source: Javelin

10. Les jeunes adultes restent divisés sur la modération des contenus

Une étude réalisée en 2021 par l’organisme britannique de lutte contre le harcèlement Ditch the Label a révélé que plus de 40 % des personnes de moins de 25 ans ne sont pas certaines que les plateformes de réseaux sociaux devraient faire l’objet d’une modération plus stricte. Seul un tiers des personnes interrogées souhaitent une modération accrue, alors que 15 % s’y opposent.

11. La plupart des jeunes adultes pensent que le cyberharcèlement n’est pas un comportement normal ou acceptable.

Malheureusement, Ditch the Label modifie ses questions chaque année, ce qui ne facilite pas le suivi des évolutions dans le temps. Mais cette démarche permet néanmoins de couvrir un plus large éventail de sujets.

L’enquête de 2017 a révélé que 77 % des jeunes adultes ne considèrent pas le harcèlement comme faisant simplement « partie de l’enfance ». La plupart (62 %) pensent également que les commentaires blessants en ligne sont tout aussi graves que ceux faits hors ligne. Et pour montrer que les célébrités restent humaines, 70 % des personnes interrogées ne sont pas d’accord avec l’idée qu’il est acceptable d’envoyer des tweets désagréables à des personnalités.

Cependant, les points de vue personnels sur la façon de traiter les autres ne se traduisent pas toujours par des comportements positifs. L’hypocrisie a tendance à régner, puisque l’enquête « Ditch the Label » a également révélé que 69 % des personnes interrogées ont admis avoir déjà injurié une autre personne en ligne. Une étude a montré que les adolescents cyberharceleurs étaient plus susceptibles d’être perçus comme « populaires » par leurs pairs.

12. Le cyberharcèlement également présent dans les jeux en ligne

Les réseaux sociaux sont souvent au centre de la problématique du cyberharcèlement, mais celui-ci peut se produire sur n’importe quel support en ligne, y compris sur les jeux. Dans une enquête, 79 % des gamers indiquent qu’ils avaient été victimes de cyberharcèlement alors qu’ils jouaient en ligne.

Parallèlement, une enquête menée auprès de plus de 2 000 adolescents a révélé que plus d’un tiers d’entre eux ont vécu le harcèlement sur les jeux mobiles. Selon une enquête menée en 2020 par Ditch the Label auprès de plus de 2 500 jeunes adultes, 53 % d’entre eux ont déclaré être victimes de harcèlement dans les jeux en ligne tandis que plus de 70 % estiment que le harcèlement dans les jeux en ligne devrait être plus sérieusement pris en compte.

Malheureusement, l’enquête de Ditch the Label menée en 2019 a révélé que le pourcentage de personnes interrogées ayant été victimes de harcèlement dans un jeu en ligne avait atteint 76 % (bien que, de façon surprenante, ce chiffre soit tombé à 11 % seulement en 2020. Les raisons de cette situation ne sont pas évidentes.), mais on peut espérer qu’elles seront mises en lumière par des recherches plus approfondies.

Le harcèlement dans les jeux en ligne peut aller au-delà des simples mots blessants et injures. Il peut également aller jusqu’au « swatting », une activité dangereuse où les auteurs localisent l’adresse du domicile de la victime et déposent une fausse plainte pénale auprès de la police locale qui leur envoie alors une équipe du SWAT (unités d’intervention appartenant aux forces de police des États-Unis). Le « swatting » a conduit à la mort par balle de victimes innocentes, il s’agit donc d’une pratique particulièrement grave, plus communément associée à la communauté des gamers.

13. La France se démarque grâce au système éducatif

Dans une étude sur le cyberharcèlement (pdf) commandée par Microsoft, la France a été classée 23e sur 25 pays en matière d’incidence du cyberharcèlement.

Selon cette étude, cette situation est due au fait que les parents français prennent davantage de mesures pour protéger leurs enfants. De plus, la France est le troisième pays le plus performant en matière de formation des enseignants, des parents et des élèves au cyberharcèlement.

14. L’interdiction des téléphones portables à l’école n’empêche pas le cyberharcèlement

Début 2019, le Centre national des statistiques de l’éducation (NCES – National Center for Education Statistics) a publié des données montrant que les écoles où les téléphones portables étaient interdits avaient également connu un nombre plus élevé de cas de cyberharcèlement signalés.

15. Le cyberharcèlement impacte les habitudes de sommeil

Une étude de 2019 a révélé que les adolescents victimes de cyberharcèlement étaient également davantage susceptibles de souffrir de problèmes de sommeil et de dépression. Ce constat a été confirmé par le rapport 2020 de Ditch the Label, dans lequel 36 % des personnes interrogées ont déclaré se sentir déprimées.

Environ une personne sur dix ayant répondu à l’enquête de Ditch the Label réalisée en 2022 sur l’utilisation des médias a été capable de trouver des informations ou des outils sur Internet pour mieux dormir, mais la grande majorité n’a pas cherché ou n’a rien trouvé d’utile.

16. Être en contact avec ses amis et sa famille permet de réduire le cyberharcèlement

Une étude de 2018 a révélé que les parents souhaitent être impliqués afin d’aider à prévenir et résoudre les problèmes de cyberharcèlement, mais ne savent pas comment s’y prendre. L’étude a également révélé que les adolescents pensent souvent que le cyberharcèlement est un phénomène normal et ne veulent pas que leurs parents interviennent.

Selon une étude Ofcom réalisée en 2022, près de 45 % des parents britanniques font confiance à leurs enfants pour adopter un comportement responsable quant au contenu qu’ils consultent en ligne, plutôt que de s’en remettre à des restrictions techniques. Près de la moitié des personnes interrogées ont répondu qu’elles discutaient avec leur enfant de ses habitudes de navigation toutes les deux semaines, alors que seulement 5 % n’ont eu cette conversation qu’une seule fois.

D’autres recherches montrent que nouer des liens plus forts avec ses enfants peut être un moyen efficace de prévenir le harcèlement. Une enquête en ligne menée auprès d’adolescents d’Australie du Sud âgés de 12 à 17 ans a révélé que les relations sociales contribuent de manière significative à réduire l’impact du cyberharcèlement.

64 % des élèves victimes de cyberharcèlement affirment que cette expérience a eu des répercussions négatives sur leur sentiment de sécurité et leur capacité d’apprendre à l’école. Un accroissement des liens sociaux pourrait donc avoir un impact significatif sur le bien-être des élèves en classe.

17. Les victimes de cyberharcèlement sont souvent des femmes et des personnes LGBTQIA+.

Les données montrent que le cyberharcèlement est un problème particulièrement répandu chez les adolescentes et les membres de la communauté LGBTQIA+.

Les filles sont plus exposées aux actes de cybercriminalité (à l’exception des personnes harcelées au cours des 30 derniers jours), tandis que les garçons sont plus susceptibles d’être des cyberharceleurs. On constate également une forte corrélation entre le harcèlement en personne et le harcèlement en ligne. Les chercheurs ont constaté que 83 % des élèves qui avaient été harcelés en ligne au cours des 30 derniers jours avaient également été harcelés à l’école. Par ailleurs, 69 % des élèves qui ont admis avoir harcelé d’autres personnes en ligne avaient aussi récemment harcelé d’autres personnes à l’école.

De plus en plus de recherches indiquent également que les personnes qui s’identifient comme LGBTQIA+ sont non seulement confrontées à un harcèlement plus important en personne, mais sont également plus susceptibles d’être harcelées en ligne par rapport aux personnes qui s’identifient comme hétérosexuelles. Ce type de comportement entraîne également une augmentation du taux de suicide dans certaines communautés LGBTQIA+ et peut entraîner une baisse du niveau scolaire.

  • Plus de 28,1 % des adolescents LGBTQIA+ ont été victimes de cyberharcèlement en 2019, contre 14,1 % de leurs camarades hétérosexuels. (Source : CDC)
  • Entre 2019 et 2021, Ditch the Label a identifié plus de 260 millions de cas de discours haineux en ligne.
  • Les discours transphobes en ligne ont augmenté de 28 % par rapport à 2020.
  • Un grand nombre d’adolescents LGBTQIA+ (12,2 %) déclarent ne pas aller à l’école pour éviter d’être harcelés, contre 6,5 % des adolescents hétérosexuels, ce qui se traduit au final par un niveau d’étude moins élevé. (Source : CDC)
  • Près d’un cinquième des adolescents (19,4 %) qui déclarent «ne pas être sûrs » de leur orientation sexuelle ont déclaré avoir été victime de cyberharcèlement. (Source : CDC)
  • Les jeunes LGBTQIA+ noirs sont également davantage susceptibles d’être confrontés à des problèmes de santé mentale dus au cyberharcèlement et à d’autres formes de harcèlement que les jeunes LGBTQIA+ non noirs ou les jeunes qui s’identifient comme hétérosexuels. Une étude de l’American University sur les données du CDC a révélé que 56 % des jeunes noirs LGBTQIA+ risquent de souffrir de dépression. (Source : American University)
  • Un grand nombre de jeunes noirs LGBTQIA+ ont des pensées suicidaires. L’American University a constaté que 38 % d’entre eux avaient eu des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée, un chiffre inquiétant comparé aux jeunes hétérosexuels. (Source : American University)
  • Une étude de 2018 a révélé que les jeunes LGBTQIA+ subissaient des actes de cyberharcèlement en vieillissant, ce que ne vivent pas les jeunes hétérosexuels. (Source : Computers in Human Behavior)
  • Une étude réalisée auprès de 1 031 adolescents a révélé que « l’orientation sexuelle est fortement corrélée avec l’implication dans le cyberharcèlement ou avec des problèmes psychologiques ». (Source : Journal of Child & Adolescent Trauma)

À lire également : Prévenir le cyberharcèlement des LGBTQIA+.

18. Les mots grossiers utilisés par les utilisateurs de réseaux sociaux pourraient permettre d’identifier les auteurs d’infractions.

L’International Journal on Adv. Science Engineering IT a constaté que les utilisateurs de Twitter qui utilisent régulièrement des mots grossiers dans leurs Tweets sont plus enclins à être à l’origine d’une forme de cyberharcèlement que ceux qui évitent d’utiliser des mots grossiers.

19. La triste réalité de ces enfants qui se font passer pour quelqu’un d’autre en ligne

Un rapport sur la Citoyenneté numérique du Centre de recherche sur le cyberharcèlement a interrogé 2 500 élèves américains âgés de 12 à 17 ans. Elle montre que 9 % des répondants ont admis s’être déjà fait passer pour quelqu’un d’autre en ligne.

Table showing cyberbullying impersonation stats
Source: Cyberbullying Research Center

20. De plus en plus d’enfants refusent d’aller à l’école à cause du cyberharcèlement.

Traditionnellement, la plupart des enfants font l’impasse sur l’école suite à des violences physiques, une enquête réalisée par l’UNICEF a montré qu’un enfant sur cinq ne va pas à l’école à cause de menaces liées au cyberharcèlement.

21. La France connaît un taux élevé d’utilisation des écrans par les enfants

Les dernières recherches montrent que les enfants français passent environ 2 heures par jour sur leur smartphone. Cela représente un temps d’exposition aux écrans élevé qui pourrait contribuer à augmenter la fréquence de cyberharcèlement.

22. Plus de la moitié des victimes de cyberharcèlement connaissent leur harceleur

 

Panda Security - how much of your data is online?
Source: First Site Guide

Verywellfamily rapporte que plus de 64 % des victimes de harcèlement en ligne connaissent l’auteur du harcèlement pour l’avoir déjà rencontré en personne. Même lorsque le cyberharceleur connaît personnellement sa victime, il la harcèle souvent en ligne en se moquant de ses photos et en publiant des commentaires malveillants. 25 % des personnes interrogées disent avoir été confrontées à des trolls en jouant à des jeux vidéo.

23. YouTube est l’un des sites les plus propices au cyberharcèlement

Si la plupart des parents français considèrent YouTube comme une plateforme Web relativement sûre pour leurs enfants, la réalité est que la section des commentaires sous les vidéos est infestée de trolls et de cyberharceleurs. Environ 79 % des enfants qui utilisent YouTube ont déjà été victimes de cyberharcèlement, ce qui génère des interactions stressantes sur la plateforme de vidéos.

Par ailleurs, environ 50 % des jeunes présents sur Facebook sont victimes de cyberharcèlement. C’est encore beaucoup trop, mais cela reste inférieur aux 64 % de victimes sur TikTok et aux 69 % sur Snapchat.

24. Les victimes françaises de cyberharcèlement connaissent des troubles psychologiques

Selon une étude réalisée auprès d’ étudiants  français en 2019, les victimes de cyberharcèlement « souffrent davantage de solitude, d’anxiété, de dépression, de manque d’estime de soi, de détresse psychologique, de toxicomanie et d’idées suicidaires que les autres ».

Un constat extrêmement préoccupant quand on sait que 42 % des enfants français déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement en 2021. À noter également que les jeunes filles françaises ont 1,3 fois plus de risques d’être victimes de cyberharcèlement que les garçons. Et plus de 40 % des filles âgées de 11 à 14 ans qui souffrent de cyberharcèlement affirment avoir été cyberharcelées par un camarade de classe.

25. Les adultes aussi sont victimes

S’il est vital de protéger les jeunes contre le cyberharcèlement et la cyberintimidation, il est également important de se rappeler que ce problème touche aussi de nombreux adultes. Selon les recherches du PEW menées en 2021, plus de 40 % des adultes ont déjà été victimes de cyberharcèlement. Ce genre de situation entraîne souvent du stress et de l’anxiété, qui sont les principales causes des problèmes de santé mentale.

26. La Grèce est le pays où le taux de cyberharcèlement est le plus faible

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Grèce est le pays qui a le taux de cyberharcèlement le plus faible avec seulement 5 % des adolescents déclarant avoir été victimes de harcèlement en ligne.

Les taux de cyberharcèlement les plus importants ont été relevés en Lettonie, où 25 % des personnes ont déclaré avoir été victimes de cyberharcèlement. La Lettonie est suivie de près par l’Estonie, la Hongrie, l’Irlande et le Royaume-Uni, où environ 20 % des adolescents ont déclaré avoir été victimes de cyberharcèlement.

27. Les algorithmes pourraient aider à améliorer le comportement

Selon les dernières recherches de la faculté de droit de Yale, les mises en garde envoyées automatiquement par des algorithmes peuvent contribuer à décourager les comportements grossiers et le cyberharcèlement.

Les chercheurs ont étudié les publications sur Twitter qui ont donné lieu à un message incitatif du type « Voulez-vous relire ce texte avant de le tweeter ? ». L’étude a révélé que les utilisateurs décidaient souvent de modifier leurs messages lorsqu’on leur demandait de réfléchir au contenu qu’ils s’apprêtaient à publier.

Ces résultats révèlent que le simple fait d’être invité à se demander si un message peut être grossier, offensant, choquant ou tout simplement inutile suffit à inciter les internautes à modifier leur message de leur plein gré pour le rendre plus agréable.

L’étude a même révélé que devoir réfléchir au ton d’un message aidait les utilisateurs de réseaux sociaux à devenir plus bienveillants dans leurs publications futures !

28. Le Royaume-Uni envisage une réglementation permettant aux utilisateurs de réseaux sociaux de bloquer les comptes anonymes

En 2022 le gouvernement britannique a annoncé qu’il envisage une nouvelle réglementation qui permettrait aux utilisateurs de bloquer tout contact avec un utilisateur de réseaux sociaux qui n’a pas authentifié son compte au moyen d’une pièce d’identité.

Le gouvernement espère que cette mesure permettra aux utilisateurs de se protéger des trolls. Cependant, cette mesure pourrait également susciter des inquiétudes quant au respect de la vie privée en obligeant les utilisateurs à fournir une pièce d’identité afin de pouvoir communiquer avec d’autres utilisateurs sur les réseaux sociaux.

29. La France enregistre un taux élevé de cyberharcèlement chez les filles

Un sondage réalisé en 2021 en France a révélé que 20 % des jeunes Français âgés de 8 à 18 ans ont déjà été victimes de cyberharcèlement. L’enquête a révélé que 51 % des victimes sont des jeunes filles, ce qui signifie que les écolières, collégiennes et lycéennes sont particulièrement exposées aux conséquences du harcèlement en ligne, notamment l’exclusion sociale, le stress, la détérioration de la santé mentale, l’augmentation des pensées suicidaires et l’utilisation de substances entraînant une dépendance. 38 % des sondés ont déclaré que les brimades étaient liées à leurs goûts personnels et 36 % ont été victimes de harcèlement en raison de leurs choix vestimentaires.

30. Le gouvernement français prend des mesures pour lutter contre le cyberharcèlement 

Le gouvernement français a adopté des mesures draconiennes pour lutter contre le harcèlement en ligne, notamment chez les jeunes internautes. Conscient de l’impact dévastateur du cyberharcèlement sur la santé mentale et le bien-être, cette nouvelle réglementation marque une étape importante dans l’engagement de la France en faveur d’un environnement plus sûr sur Internet.

Ces mesures comprennent notamment une meilleure surveillance des plateformes en ligne, une application plus stricte des lois en vigueur contre le harcèlement et les intimidations, et un renforcement des campagnes d’éducation et de sensibilisation. Conformément à ces nouvelles orientations, les plateformes en ligne doivent mettre en place des systèmes de signalement et de réaction plus efficaces pour les cas de cyberharcèlement, afin de garantir une intervention et une assistance aux victimes plus rapides.

Nécessité de recherches plus larges et plus transparentes

Un thème commun est apparu au fil de nos recherches sur les différentes facettes du cyberharcèlement : le manque criant de données. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il n’existe pas de recherches sur le cyberharcèlement. Même une simple requête dans les bases de données vous permettra d’accéder à des milliers d’articles s’intéressant au sujet sous une forme ou une autre. Cependant, la plupart des recherches sur le cyberharcèlement ont une portée limitée ou sont assez peu approfondies. Il faut également signaler que la plupart des recherches se basent sur des enquêtes, entraînant des différences significatives dans les résultats d’une enquête à l’autre.

L’étude de la Florida Atlantic University reste l’une des meilleures sources d’information à ce jour. Il convient cependant d’aller plus loin, notamment en réalisant une méta-analyse des données recueillies auprès de nombreuses autres sources. Pour le moment, les statistiques et données relatives au cyberharcèlement accessibles au public n’offrent qu’un aperçu limité de la situation.

Les recherches antérieures restent précieuses

Malgré l’absence de données publiques cohérentes ou facilement accessibles, une multitude de données datant d’avant 2015 peuvent encore contribuer à apporter un éclairage précieux sur la question. Les recherches et statistiques précédentes révèlent l’évolution du cyberharcèlement et permettent de réfléchir aux raisons pour lesquelles ce problème est toujours d’actualité.

Quelques données plus anciennes sur le cyberharcèlement :

  • La grande majorité des adolescents (plus de 80 %) utilisent désormais régulièrement un appareil mobile, ce qui les expose à de nouveaux risques de harcèlement. (Source : Bullying Statistics)
  • La moitié des jeunes adultes ont été victimes de cyberharcèlement sous une forme ou une autre. 10 à 20 % supplémentaires ont déclaré en faire régulièrement l’expérience. (Source : Bullying Statistics)
  • Le cyberharcèlement et le suicide peuvent être liés. Environ 80 % des jeunes qui se suicident ont des pensées dépressives. Le cyberharcèlement entraîne souvent plus de pensées suicidaires que le harcèlement traditionnel. (Source : JAMA Pediatrics)
  • Près de 37 % des enfants ont été victimes de cyberharcèlement. Environ 30 % ont été victimes plus d’une fois. (Source : DoSomething.org)
  • 81 % des élèves ont déclaré qu’ils seraient plus enclins à intervenir en cas de cyberharcèlement s’ils pouvaient le faire de manière anonyme. (Source : DoSomething.org)
  • Une enquête britannique menée auprès de plus de 10 000 jeunes a révélé que 60 % d’entre eux ont déclaré avoir été témoins d’un comportement offensant en ligne à l’égard d’une autre personne. (Source : YoungMinds.org)
  • La même enquête britannique a également montré que 83 % des jeunes adultes estiment que les réseaux sociaux n’en font pas assez pour prévenir le cyberharcèlement. (Source : DoSomething.org)

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